• Qu’est ce qu’être français ?


           Mr Besson nous intime l’ordre, aujourd’hui, de répondre à cette question.

    Française, je le suis. Ma naissance, mon passeport, mon état civil le prouvent,  j’ai la « chance » d’appartenir à cette nation. Si seul mon passeport prouvait mon identité alors, il faudrait s’interroger.

    Née en Bretagne (c’est écrit sur ce papier officiel), première adresse les Antilles (mon pays, mon essence, ma conscience), deuxième adresse en région parisienne( ma construction, mon enseignement, mon accès à la vie d’adulte)…

    Serai je alors apatride mais française ?
    Trois lieux, trois visions de la France complètement différentes. Pourtant, pour la première fois, être française me semble plus que jamais être un poids à porter qu’une « chance ».

    Pourquoi ?
    Parce que demain on pourrait m’intimer de rendre hommage à des symboles, de chanter un hymne qui est le seul  au monde à être non pacifique pour ne pas dire belliqueux, de glorifier l’histoire des grands hommes…

    Je suis la génération bisounours, celle qui osait encore croire qu’être français c’était d’abord d’être libre. Libre de penser, libre de critiquer… Aujourd’hui on me demande d’adopter une armada de symboles, de valeurs…

    Demain, si j’ai des enfants je n’ai pas envie qu’ils soient de simple avaleurs de valeurs obligatoires. Hisser le drapeau, chanter la marseillaise, et glorifier Cyril Lignac ne peuvent pas constituer la réponse à la question posée initialement.

    Etre français dans la génération bisounours c’était avoir la chance d’être formé à l’esprit critique. L’égalité n’avait alors de sens que parce que la libre expression prévalait.

    Il fut un temps, en France, ou être fier d’être là, c’était être fier de s’inscrire dans cette continuité. France pays des droits de l’homme… Aujourd’hui la France nous dicte les valeurs auxquels on souscrit ou on s’en va.

    Alors peut être, même si la France on l’aime, on peut la critiquer.

    Etre français aujourd’hui, c’est être constamment vigilant face à un gouvernement peut être déviant, ou tout au moins critiquable.

    « La France on l’aime ou on la quitte » disent certains, une alternative est encore possible, on la construit ensemble et on ne l’impose à personne.

    CS   

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