• Qu'est-ce que l'Institut Montaigne ?


                   Version moderne et américanisée du club de réflexion, le think tank réunit un groupe individus cherchant à formuler des réponses et des solutions à des problèmes politiques et de société. Le think tank se démarque du club par sa volonté affichée de peser dans les choix politiques et sa présence importante sur la scène médiatique.

                   Le think Tank Institut Montaigne a été créé en 2000 par Claude Bébéar, fondateur d'AXA. Il se donne pour objectif de donner la parole à des acteurs de la société civile et d'influencer les politiques publiques autour de trois axes : mobilité et cohésion sociale, modernisation de la sphère publique, stratégie économique et européenne.

    On y retrouve de nombreux chefs d'entreprise, des hauts-fonctionnaires, des membres de professions libérales du droit et du consulting et des enseignants-chercheurs : une société civile (sic) réduite à un réseau de CSP ++, révélateur d'un élitisme important,

    Sa position sur l'échiquier politique est ambiguë : le directeur général de l'Institut, Philippe Manière, dit qu'il est composé d'autant de gens de droite que de gauche1 tandis que Libération le qualifie « d'institut ultralibéral »2.

    On peut regarder cela au travers de quelques propositions de l'association.

    Sur l'université, l'Institut appelle à une augmentation des frais d'inscription afin « de servir d’aiguillon de la concurrence entre les établissements et de responsabilisation des étudiants dans leurs choix d’orientation » : un genre de discours récurrent chez V. Pecresse3.

    Dans le cadre de sa réflexion sur le thème Diversité et égalité des chances, L'Institut prône la mise en place de la discrimination positive4, une idée que la droite affectionne particulièrement, Sarkozy la soutenant à plusieurs reprises.

    A l'opposé, l'Institut peut avoir des propositions qui sentent légèrement le gauchisme comme nous l'explique un article de Libération en mars dernier5 : « nationalisation de pans entiers de l’industrie financière mondiale », taxation des activités spéculatives des banques et tout cela pour que « l’ensemble des marchés mondiaux de dérivés [contribue] à l’intérêt général et non plus seulement à l’intérêt de quelques grappes de traders sans supervision rigoureuse. ».

    Après un rapide survol des différents articles que l'on peut trouver sur la toile concernant l'Institut Montaigne, l'internaute peut tout de même se faire cette réflexion : tout ce qui se revendique de gauche critique les propositions de l'association et la caractérise comme libérale, tout ce qui se dit de droite ne semble pas critiquer les positions de l'institut et seul celui-ci se dit indépendant de toute étiquette politique. Mis à part que Claude Bébéar dirige le comité des sages du Medef, connu pour sa neutralité sur l'échiquier politique …


    Ian LD


    5Voir note n°2


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